Reportage sur site : Se former pour gagner en qualité

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Reportage réalisé par COFFMET le 7 avril 2017.

EN ÊTRE OU PAS ! LA COMMUNAUTÉ COFFMET S’ÉTEND


Avec plus de 550 personnes formées depuis sa création - contrôleurs, métrologues ou collaborateurs désireux d’approfondir leurs connaissances en mesure 3D - Coffmet, le Comité Français pour la formation à la mesure tridimensionnelle continue tranquillement de s’installer comme une référence. À la rencontre « des Coffmet » : reportage chez Mitutoyo France à Saint Priest (69) le 7 avril 2017

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« Une « communauté » Coffmet, constituée des stagiaires qui partagent des méthodes et un langage normés, est même en train de se développer » se félicite Daniel Jullien, président de l’association et directeur général d’Hexagon France. La croissance de ce réseau de « sachants référents » représente en effet un moyen de sécuriser les entreprises et leurs clients dans leurs démarches de contrôle.

Les 3 niveaux de formation, certifiants et inscrits au RNCP*, permettent à certains de structurer et renforcer encore des acquis de l’expérience, quand d’autres réussissent par son biais à prendre leurs marques dans un secteur qui cherche à recruter.

Chez Mitutoyo à Saint Priest pour l'examen de niveau 2

Vendredi rime avec examen pour les stagiaires qui valident une semaine de cours.

Nous assistons cette fois à une session de niveau 2 qui délivre une « certification en métrologie 3D ». Pour y accéder, tous les participants ont obtenu – il y a quelques semaines ou quelques mois - le niveau 1, intitulé « Utilisation machine à mesurer 3D ». Après l’épreuve, ils viennent raconter leurs impressions, confier leurs attentes et projets, que cette nouvelle formation aidera à réaliser.

 

Yan, responsable technique et directeur d’agence au laboratoire Alpes Qualité Arbent

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Yan, 47 ans dont 22 dans la métrologie, dirige un laboratoire de… métrologie, Alpes Qualité Arbent, dans l’Ain. Avec son équipe, il utilise aujourd’hui les machines 3D pour la mise au point de pièces techniques pour l’industrie, de la micro-technique à l’armement. Leur mission comprend également le conseil, le contrôle de la pièce et, de plus en plus, le suivi de production. Client de Mitutoyo, il avait déjà entendu parler de Coffmet. Lorsqu’il a repris la direction du laboratoire, en 2014, il a jugé que la formation certifiante pouvait devenir un enjeu stratégique auprès de ses clients. « Ils ont besoin d’être rassurés sur les qualifications des techniciens en charge de leurs projets. À terme, c’est l’accréditation des laboratoires qui va se jouer, d’autant que les exigences normatives liées aux compétences risquent d’évoluer ».

Certains de ses clients ont fait mesurer une pièce dans trois laboratoires… avec trois résultats différents : « les industriels doivent pouvoir se tourner vers les laboratoires en toute confiance. J’ai décidé que tous mes techniciens (y compris les nouvelles embauches) devraient passer d’ici 2018 a minima le niveau 2 de Coffmet et nous proposerons aussi un référent niveau 3. » Les pièces, les technologies et matériaux utilisés ont gagné en complexité. Yan veut ainsi pouvoir jouer pleinement son rôle de conseil auprès de ses clients et de leurs donneurs d'ordres.

 

Thierry, contrôleur chez Efinor Mécanique & Process à Jassans-Riottier

Thierry_formation_coffmet.jpgThierry, 44 ans a débuté comme mécanicien aéronautique dans l’armée, un CAP de tourneur-fraiseur en poche. Revenu à la vie civile en tant qu’ajusteur-monteur, intéressé par la métrologie, il a saisi l’occasion lorsqu’un poste de contrôleur s’est libéré dans son entreprise : « Tout ce qui sort des machines passe par moi ! ». Là aussi des enjeux de taille : « nous effectuons des usinages de grande dimension, pour le médical notamment. Les machines de 40 tonnes, sur lesquelles nous intervenons, vont ensuite diffuser des rayons pour traiter les cellules cancéreuses ». Efinor Mécanique & Process vient en outre de décrocher un contrat dans le nucléaire. « Nos clients ont besoin de travailler avec des gens dont ils peuvent vérifier le niveau de compétences ». Son patron lui a proposé la formation Coffmet. Le niveau 1, passé en début d’année, lui avait permis de réviser les bases, de valider un socle de connaissances commun. « En niveau 2, on étudie plein de méthodes de contrôle différentes, je ne vais plus regarder les pièces de la même manière ! ».

Il disposait d’un savoir-faire pratique appris sur la machine et de beaucoup d’expérience. Coffmet vient l’enrichir d’un savoir théorique qui lui ouvre de nouvelles perspectives et lève des doutes. « Sur les stratégies de palpage par exemple, désormais je répartirai différemment les points pour mesurer la face d’une pièce. Ma méthode sera améliorée et mon évaluation, plus fine ». Un process sécurisé et un collaborateur conforté dans sa mission. D’autant que Coffmet l’a également aidé à découvrir des technologies qu’il n’utilisait pas : mesure par caméra, capteurs… La possibilité pour lui d’être force de proposition dans la réflexion sur les moyens de contrôle de l’entreprise et de guider encore plus efficacement ses collègues qui se servent parfois de la machine 3D pour des contrôles rapides. 

Jean-Philippe, conseiller technique chez Mitutoyo Suisse à Yverdon-les-Bains

formation_coffmet.jpgJean-Philippe connaît bien la métrologie et pour cause, il est conseiller technique chez Mitutoyo. En Suisse alémanique, les clients Mitutoyo bénéficient de formations Aukom (dont Coffmet suit le principe). Il s’agissait de proposer un accompagnement équivalent, de proximité, et en français aux clients de Romandie (Suisse francophone). Dans la région, micromécanique, mécanique de précision, horlogerie et médical règnent, avec un fort besoin en technologies de contrôle.

Formé au niveau 1 par Aukom, Jean-Philippe a embrayé sur Coffmet niveau 2, grâce au partenariat entre les deux structures. Malgré sa grande expérience, il ne s’est pas ennuyé. « On ouvre une discussion sur les métiers, cela permet de formaliser le vécu de terrain. Je sais ce qu’il faut faire, j’ai le fond. Mais par exemple : comment formuler un rapport ? C’est évident mais on met des mots sur son savoir. » Il s’apprête à devenir formateur Aukom Coffmet : « dans mon cas, Coffmet, c’est un peu une formation à la formation en métrologie. La chose la plus complexe, c’est de parvenir à ce que tous expliquent un même concept – la calibration du palpeur par exemple – avec les mêmes termes. » Avec le niveau 2, il a aimé aborder des sujets plus techniques comme les tolérances géométriques et attend avec impatience le niveau 3 ! Il veut  « pouvoir accompagner la montée en compétences » de ses clients dont certains sont très pointus : « il faut l’être au moins autant qu’eux ». Jean-Philippe souligne aussi l’intérêt de l’approche concrète du formateur Coffmet, Thomas. « Il est tombé dans la métrologie quand il était petit ! Il est passionné et ça se sent. Malgré sa jeunesse, il a exercé dans l’industrie et ça enrichit la formation ».


L’avis du formateur, Thomas, 25 ans collaborateur de Mitutoyo France

« Conserver les métiers techniques en France, passe par une valorisation des compétences »

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« Avec Coffmet, on met un calque sur ce que les stagiaires font au quotidien. Avant ma licence en métrologie, j'ai fait un DUT génie mécanique, j'ai travaillé en entreprise : j'adore la fabrication, les techniciens d'atelier. En métrologie, on est au bout de la chaîne, si on ne sais pas comment c'est fabriqué, on ne sais pas comment c'est contrôlé. On s'adapte aussi au contexte : il y a des choses qu'on ne pourra pas mettre en pratique de la même manière dans des petites PME et dans une grande entreprise. Mon but en tant que formateur n'est pas de sanctionner, mais de valoriser le savoir-faire du métrologue en chaque stagiaire. Les formations Coffmet sont aussi l'occasion d'informer sur les évolutions technologiques du secteur. C'est important. »

 

Extrait d'un reportage réalisé par COFFMET le 7 avril 2017

CEM N°59 • MAI 2017